érotisme, subst. masc.
La littérature érotique contient des merveilles de mauvais goût. Le plus célèbre auteur de ce genre est Le Divin Marquis, qui nous gratifie de sa Justine depuis la Bastille. Ces pages sont d'une écriture approximative et la qualité littéraire est à discuter. Le seul mérite de Sade est de pousser le vice au plus proche de l'ignoble et seul Apollinaire dans Les onze mille verges saura le dépasser. La littérature érotique a connu un succès grandissant vers les années 2000, le rayon de la Fnac en témoigne : de nouvelles collections ont vu le jour et peu à peu la littérature "érotique" a migré des ses présentoirs sous la table jusqu'au têtes de gondole (le piteux La vie sexuelle de Catherine M de Catherine Millet et l'un peu moins piteux Baise-moi de Virginie Despentes). Mais la littérature sulfureuse n'a pas attendu les coups de marketting du XXIème siècle.
Il faut différencier entre littérature érotque et littérature pornographique, libertine, licencieuse, grivoise ... tant de termes pour dire littérature de cul.
L'érotisme est plus léger, se lit entre les lignes, même si Paul Loup Sulitzer considère que "il n'y arien de plus érotique qu'une tablette à fort pourcentage de cacao", on se réservera le droit de lui préférer Sappho et Louise Labbé qui ont traité toutes deux des sentiments de l'amour:
Je vis, je meurs; je me brûle et me noie ;
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie. disait Louise Labbé au XVIème siècle.
La tirade de Phèdre, folle d'amour pour Hyppolite est aussi un monument érotique.
Côté pornographie, on pourra lire Les ballades en jargon de Villon (édité aux 1001 nuits) et poursuivre avec les poèmes de Verlaine Elles et Hombres.
Le roman libertin a eu ses grandes heures au XVIIIème, où l'inventivité des auteurs n'avait d'égal que les interdictions morales du siècle : mais tout cela conduit à l'intense et ridicule Philosophie dans le boudoir où le concept d'excitation a disparu, le jardinier vérolé et ses acolytes n'ont que la cruauté.
Au XXième on a cru à une libération par l'écriture et Anaïs Nin s'est mise à écrire : "l'érotisme est une des bases de la connaissance de soi, aussi indispensable que la poésie" Son chien Danois, expert poétique a du bien la connaître. Peut-être a-t-il écrit lui-même le bouquin Venus Erotica ?
la pornographie en littérature est souvent merdique et pour une fois je serais d'accord avec Houellebecq :" la littérature érotique pêche souvent par un excès de métaphores ridicules". L'attrait de la littérature grivoise c'est son comique, soit parce qu'il est voulu soit parce qu'il cherche justement a être évité.
Le roman libertin le plus drôle : Eros à l'infini, de Dominique Verseau, apparemment introuvable et recherché, trouvé sur le parking d'Emmaüs il y a quelques années où comment concilier Science-fition et petits hommes verts à tentacules et l'héritage du Marquis de Sade.
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