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Point trop n'en faut
7 mai 2009

beatnik, subst. masc.

La littérature américaine connaît son heure de gloire :  de nombreux romans paraissent ces derniers temps ou sont redécouverts, ils forment le nouveau pôle d'attraction littéraire de cette dernière décennie. La "beat generation" avait déjà eu son petit effet dans les années 50-60 en mettant sur le devant de la scène des auteurs tels que Kerouac, Ginsberg ou Burroughs...

"Beat" avait à cette époque un sens assez éloigné du Beat des Beatles, ce n'est plus le rythme que le mot représente mais dans l'argot de New York des années 50 c'est "usé" que signifie ce terme. En fait, le mot vient de plus loin encore puisqu'au XIXème siècle un beat  est un vagabond, celui qui traverse le pays en errant de train en train, celui qui voyage insolemment par les trains de marchandise. Le beatnik c'est donc ce marginal des fifties qui tourne le dos à l'american way of life et qui s'use sur la route. Le mot beatnik est d'ailleurs consrtuit sur le mot Spoutnik, satellite russe, rappellant ainsi que ces chevelus on the roadn'étaient rien d'autre que des ennemies de l'amerique bien pensante des années 50 soit des communistes !

Communistes ou non ce n'est pas l'engagement politique qui est le réel propos des auteurs Beat, ils mettent en mots leurs aventures qu'elles soient terrestres ou artificielles. Drogues, alcool, évasion chamanique par le voyage, les beats expérimentent et mettent en mots sans autre souci que le partage de sensations, ils privilégient les formes spontanées, voir l'écriture automatique sans être des surréalistes ricains.

Sur la route  reste le roman-phare de ce mouvement littéraire mais aussi social. Kerouac y illustre ce refus du monde en changement qui caractérise les auteurs du mouvement, il nomme d'ailleurs ses textes en prose "aventures narratives". Contrairement à ce que l'on pourrait penser Kerouac a une vraie réfléxion sur son écriture, cela lui valut d'ailleurs une critique acerbe de Truman Capote qui avec son Breakfast at Tiffany's  ne vivait clairement pas dans le même monde : "les textes de Kerouac sont tapés et non écrits".

Sur la route   est un livre culte, sa rédaction en elle-même fait l'objet de tous les fantasmes : écrit en trois semaines sur un rouleau de papier de trente-six mètres de long, Kerouac n'y aurait apporté aucune retouche... mais il lui fallut six ans de corrections et de retouche sur le manuscrit pour qu'un éditeur trouve enfin le texte compréhensible. L'histoire est celle de Sal Paradise et de Dean Moriarty sur la route. Coppola en détient pour l'instant les droits et le film serait en pré-production, mais Sean Penn l'a presque déjà fait avec Into the Wild  qui retranscrit le sentiment privilégié des auteurs de la beat generation ainsi que ses limites : la liberté.

"les seuls gens qui existent sont ceux qui ont la démence de vivre, de discourir, d'être sauvés, qui veulent jouir de tout en un seul instant, ceux qui ne savent pas bailler"

A lire : Sur la route de Kerouac mais aussi le poème America  de Allan Ginsberg, a voir : Into the wild de Sean Penn

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