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Point trop n'en faut
26 mars 2009

Comique, adj. ou subst. masc.

"Le comique est comme la musique : c'est une chose dont la beauté ne dure pas" affirmait Stendhal. Certaines oeuvres sont là pour nous le rappeler : qui se marre réellement encore en lisant L'amour médecin de Molière ? Pas les élèves en tous cas : ils ne rient pas non plus de L'île des esclaves et encore moins de Ubu Roi  sauf quand il dit merdre. Alors pourquoi s'évertuer à leur faire comprendre le comique littéraire qui leur échappe ? Et puis, le rire  est tellement subjectif : doit-on dire aux jeunes quand ils doivent rire ? Parce que leurs aînés ont ri là avant eux ? Ou bien est-ce parce que chaque fois que l'on étudie en classe le comique, on en montre la critique ? Pourquoi pas un vrai rire franc : le vaudeville voila un comique qui parle, qui se voit, qui s'entend... Même chose pour Rabelais : quel élève de cinquième rit réellement devant son manuel ?

Le rire et le comique sont bien sur palpables dès que on connaît l'époque, l'auteur, les conditions. D'autres textes sont risibles malgré eux: Chateaubriand l'est parfois, à force de trop de sérieux. Les très mauvais romans aussi.

Ce qui fait rire en littérature , je veux dire rire, pas sourire. Sauf pour mon homme qui se gausse très facilement, l'homme se bidonne rarement devant un livre. Si on réfléchit bien il y en a peu qui malgré les années ou les siècles ont encore ce pouvoir. Allais sûrement, Voltaire peut-être, Diderot parfois.

Les textes qui exaltent le comique par l'absurde ne m'ont jamais fait rire, la conception que le rire renvoit l'homme à sa situation misérable a très bien fonctionné sur moi dans Rhinocéros qui d'ailleurs disait que le comique "étant l'intuition de l'absurde, il [lui] semble plus désespérant que la tragédie"

Terminons ce débat stérile et insondable par ces paroles de Flaubert : "L'été est une saison qui se prête au comique. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Mais cela est."

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point trop n'en faut by peyras est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.

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Commentaires
L
Je pense que le rire est bien moins compliqué que ça. Il y a juste autant de manières de faire rire que de manières de cuisiner. On sait que tout le monde ne mange pas de tout, voilà tout...
G
J'approuve les Monthy Python !!! Ah les "coconuts" de Sacré Graal! Pour ce qui est de Rabelais certaines descriptions de maladies et de fléaux m'ont bien fait marrer alors que Ubu ça m'emmerde un peu, c'est ça qui est bien dans le comique, c'est que personne ne rit vraiment au même moment.
P
Curieusement, dimanche dernier, en assistant à une <br /> représentation du "Shaga" de Duras, je me suis marré comme une baleine... J'ai créé le malaise parmi certaines "durachiennes de garde" avoisinantes... Elles n'étaient pas là pour rigoler, mais pour rendre hommage, certaines personnes ne peuvent pas faire deux choses à la fois... <br /> Personnellement, je peux me bidonner en lisant un truc qui mérite. Le problème des gamins d'aujourd'hui, c'est que pour eux, la lecture n'est pas un acte de plaisir, mais un pensum... Le plaisir, le lieu pour rigoler, ce n'est pas le bouquin, encore moins le théâtre, fût-ce le Café-Théâtre, car ils n'y vont pas, le terrain de la rigolade, c'est la télé...( Lagaf, Cauet etc...) Le rire est devenu une denrée de consommation courante, d'où le succès des "humoristes"... L'humour actuel ne se lit pas, il se voit, et il s'écoute... dans de brêves séquences, d'où le succès des Guignols, de Kamelott ou de Caméra-café. <br /> L'humour gagné par la modernité doit supporter le zapping.<br /> <br /> Bon cela dit , j'ai relu récemment, comme ça , pour voir, les deux Rabelais mythiques... J'ai pas ri une seule fois... En revanche, Ubu, par son actualité, son coté visionnaire, (Ubu, c'est Sarko, c'est sûr !) continue de me fait rire... mais aussi un peu par devoir, mon père m'a initié à Jarry, je me marre en pensant à lui... <br /> <br /> Bon , on va pas faire le compte, mais les Monty Python sont toujours pour moi, efficaces, certains Marx Brothers aussi. <br /> En fait , cette histoire d'humour lorqu'il sort de son rôle social ("J'ai diné hier soir avec untel, mon dieu ce qu'il est drôle !"), c'est une histoire entre soi et soi...
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